Restaurée en 1993, l’église de Comblessac a maintenant fière allure, mais il n’en a pas toujours été de même. Les archives nous apprennent quelle était la situation au sortir de la Révolution.
L’état des lieux dressé par l’abbé Métayer est éloquent : « à mon arrivée à Comblessac comme vicaire de cette paroisse à la St Jean 1838, je fus, on ne peut plus, peiné de trouver l’église et le presbytère dans un si triste état…. La fabrique était sans ressources puisqu’il n’y avait dans l’église qu’un seul banc… »
Pourtant, à l’appel de son maire, Jean-Marie Grimault, le Conseil Municipal avait, dès le 10 mai 1829 voté, le principe d’aliéner le « terrain vague et inculte situé près de la rivière d’aph et connu sous la dénomination du placy contenant environs quatre journaux, situé sur les confins de cette commune » pour en affecter le produit à la remise en état de l’église.
Chargé d’apprécier les travaux à exécuter, cette même année « 1829, Monsieur de Lambert de Boisjan, architecte-voyer de l’arrondissement de Redon estime donc les réparations urgentes de l’église:
ï?§ le clocher est en état complet de vétusté, les poutres et la charpente sont entièrement vermoulues.
ï?§ La chapelle au nord de l’église : les murs sont écroulés et la charpente est tombée.
L’autorisation d’aliéner ces terres du Placy étant donnée par Ordonnance du roi Charles X, en date du 20 janvier 1830, les travaux peuvent donc commencer. Mais c’est sans compter avec les tracasseries administratives. Il manque toujours une virgule quelque part dans les dossiers. De plus la vente des terres du Placy n’est pas sans causer de problèmes. Aussi, las d’attendre les autorisations nécessaires, on se met à l’ouvrage et la bénédiction a lieu en 1852.
Contrairement à ce qui écrit dans « Eglises et chapelles du Diocèse de Rennes (108), les travaux ne sont nullement exécutés sur les plans de Louis Leray. Le Préfet lui-même l’atteste dans sa note du 21 avril 1854 par laquelle il refuse la demande qui lui est faite d’utiliser les fonds de réserve :
« La commune de Comblessac a entrepris la construction de son église, sans plan ni devis, sans architecte, sans marché et par conséquent, sans approbation d’aucune sorte. Les ressources des habitants étant venus à être épuisés avant l’achèvement de l’entreprise, force à été de demander l’autorisation d’employer les réserves communales. »
Il manquait effectivement 2000 frs. pour solder les factures et la commune avait demandé un secours que finalement le Sous-Préfet de Redon fit accorder après avoir dépêché un expert sur les lieux qui rendit compte de sa mission en ces termes : « Il n’y a rien a redire sur les travaux exécutés ».
Ce qui permit au Sous-préfet d’adresser à son supérieur la note suivante : « Le concours apporté par les habitants a économisé 20.309,84 frs. sur un budget de 38.116,27 frs.
Si ce n’était illégal, il serait souhaitable que d’autres communes agissent de la sorte. »

P.M. pour l’association « Mémoire de Comblessac »

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