Plantée sur la lande du Butz, cette chapelle dédiée à Marie est l’aboutissement d’une pénitence infligée par le Pape à un seigneur du pays de Comblessac.
Longtemps appelée « la chapelle des pénitents », la construction ac-tuelle est en fait le troisième édifice élevé en ces lieux.
La tradition nous rapporte que vers les années 1485, un certain Guil-laume Sorel, seigneur de La Villean, aurait assassiné son frère, recteur de Comblessac, alors qu’il officiait à l’autel. Ce crime affreux est aussitôt puni de l’excommunication du meurtrier, qui, pour en être relevé, doit aller confesser sa faute au Pape.
Nous sommes au temps où, justement, l’Eglise remet à l’honneur la vénération de la maison dans laquelle aurait vécue Marie, et qui, pour éviter de tomber sous la coupe des musulmans, a été transportée une première fois de Turquie en Croatie, et lors de l’invasion ottomane, de Fuime à Loretto. La « Santa Casa » comme on l’appelle fait donc l’objet de pèlerinage populaire et notre pénitent, pour s’attirer les bonnes grâces de Sa Sainteté, se fait un devoir de s’y rendre.
Devant le Pape auquel il fait montre de repentance, il promet d’édifier sur ses terres, une chapelle en l’honneur de la Vierge. En guise de pénitence, il lui est imposé de partir du seuil de son manoir à minuit, et de cheminer à genoux sans jamais s’arrêter à travers la lande en direction de l’est tout en récitant son cha-pelet. Là où le soleil levant le prendra, il bâtira sa chapelle. 
On situe la réalisation de ce vœu entre 1471 et 1522.
La deuxième construction remplaça la chapelle primitive dans les années 1645 et prit le nom de « Chapelle des Pénitents » en souvenir sans doute de son origine. D’après les recherches de l’abbé Forget, elle avait 28 pieds et demi de long pour 12 de large et 13 de haut, porte au sud et fenêtres au sud et à l’ouest, cheminée au nord et autel à l’est. 
La période révolutionnaire n’avait évidemment pas permis l’entretien des lieux de culte et après la rénovation de l’église, ce fut le tour de Lorette. Dès 1882, la première pierre fut posée et l’inauguration eut lieu le lundi de la Pentecôte 1884.
Le pèlerinage qui, jusque là, avait lieu le 9 septembre, fut fixé définitivement au lundi de la Pente-côte au lieu et place de celui du Ronceray qui, tombé en désuétude pendant la révolution, n’avait pas été relancé du fait de la séparation récente de Quelneuc de sa paroisse mère, Carentoir.
Actuellement, chaque mercredi, l’eucharistie est célébrée au milieu d’une cinquantaine de fidèles des environs.
Paul Morissot (Mémoire de Comblessac) 

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