C’est dans le sol que l’on trouve les traces les plus anciennes de la présence humaine sur le territoire de Comblessac. Les photos aériennes décèlent l’existence de constructions datées de l’âge du Fer, près des Rosais, de la Feuillardais, et de Trégonan. D’autre part, le menhir du Mur près du ruisseau du Roi, le cromlec’h du Leron, la voie celte connue sous le nom de Voie d’Ahès dont la structure est bien visible sur la route de Quelneuc, sont autant de preuves tangibles de l’occupation humaine dans des temps reculés.
A l’ère chrétienne, le Cartulaire de Saint Melaine révèle l’existence de la paroisse de « Combliace » en 485. C’est hélas par la relation d’un événement douloureux que s’ouvre l’histoire de ce coin de Bretagne.
Nous sommes à l’explosion de l’Empire romain. Childéric et Clovis s’attribuent les dépouilles de l’Empire, mais ils ne sont pas les seuls. En Arrmorique, un certain Eusèbe s’érige en roitelet d’une terre qui comprend Combliace. Ce plou n’acceptant pas sa suzeraineté, il vient avec son armée au Mur et fait couper les mains et crever les yeux de tout mâle que ses sbires peuvent attraper. Le supplice est exécuté en lieu que la tradition a conservé sous le nom de carouge et qui se trouve près de l’église actuelle.
Dans les jours qui suivent, les malheurs qui le frappent ainsi que sa fille Aspasie, l’obligent à faire venir un moine thaumaturge de renom à son chevet. Après l’avoir tancé vertement, Melaine remet tout le monde sur pied et reçoit « la déjà vieille paroisse de Combliace » en cadeau.
Quelques années plus tard, Melaine, alors évêque de Rennes s’arrête sur le territoire de Comblessac pour se reposer quelques instants. Pendant son sommeil, la Vierge lui apparaît et lui dit : « Cette terre m’a été donnée par mon fils pour y être honorée à jamais. L’eau qui va couler sous tes pieds est à l’image de l’abondance des grâces qui seront réservées à ceux qui viendront m’y prier. » Telle est l’origine du pèlerinage à N.D. des Brûlais qui se perpétue de nos jours.
Au IX ème siècle, Comblessac revient sur le devant de la scène avec Conwoïon. Né dans cette paroisse, il y exerce son office pendant quelques années avant de rejoindre l’évêché de Vannes et surtout de créer le monastère autour duquel se construira Redon. Ses démêlés avec l’empereur franc et les appuis qu’il apporte à Nominoë en font un personnage important pour la Bretagne naissante. Dol et Saint Brieuc lui doivent leur érection en diocèse. Grâce à lui encore, l’Armorique se libère de la tutelle du métropolitain de Tours et obtient le sien.
Un autre saut de puce nous amène au XIIème siècle, au retour de Louis VII de la deuxième croisade. Parmi les chevaliers et autres membres de son armée se trouve un banneret du nom de Mathurin du Ronceray qui a fait vœu de bâtir une chapelle en l’honneur de Marie et de son saint patron.
Un peu plus tard, au XVème siècle, un certain Guillaume Sorel, seigneur de la Villean, tue son frère, recteur de Comblessac. Ce qui donnera l’histoire de Lorette.
Le XIXème siècle est également très riche en histoire avec la reconstruction de l’église, le déplacement du cimetière , la construction des écoles, l’affaire des communs du Leron, les problèmes des voies de communications etc…etc…
Le XXème siècle n’ est pas en reste. Les guerres ont laissé des empreintes fortes difficiles à évacuer et que l’Histoire doit prendre en compte.

Paul Morissot ( Mémoire de Comblessac)

 

Consultez sur ce lien l’ouvrage Comblessac, des origines à l’an 2000

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