L’école communale des filles

Le 13 juillet 1869, a eu lieu la réception provisoire de l’école communale des garçons. La loi Victor Duruy, votée en 1867, qui fait obligation aux communes de plus de 500 habitants d’ouvrir une école primaire pour les filles est respectée à Comblessac puisque depuis 1853, une institutrice y exerce son métier.

Le 13 juillet 1869, a eu lieu la réception provisoire de l’école communale des garçons. La loi Victor Duruy, votée en 1867, qui fait obligation aux communes de plus de 500 habitants d’ouvrir une école primaire pour les filles est respectée à Comblessac puisque depuis 1853, une institutrice y exerce son métier. Elle a d’ailleurs bien du mérite car les locaux ne sont pas particulièrement reluisants. Les cours sont dispensés dans des écoles de fortune louées à des particuliers. De 1865 à 1869, c’est une maison appartenant à Joseph Jan qui est utilisée. Elle est plutôt vétuste et les rapports sur son état de délabrement font que, pour la rentrée 1970, on déménage vers la maison de Mme Veuve Grimault. « Cette maison consiste en trois pièces, savoir :

1. Une chambre au rez-de-chaussée pouvant servir de classe
2. Une autre chambre au premier étage dans le mur de laquelle se trouve une cheminée pouvant servir de logement à l’institutrice. (sic)
3. Plus un cabinet attenant à la chambre ci-devant assez bien compliqué.
En sus, la dite veuve Grimault attribue dans son jardin de Porte, deux ares de terre au besoin de l’institutrice, à son usage et à sa volonté de cultiver » (1)

En 1872, Melle Lecoq, institutrice, est gratifiée de 321,60 fr. soit 0,60 fr. par élève et par mois. Elle a en moyenne 49 élèves.

 

En 1873, pour 66 élèves, elle obtient 411 fr.

Le 3 juin 1874, le rapport d’inspection est le suivant : L’école de filles de Comblessac compte de 50 à 66 élèves ; 27 seulement étaient présentes. La classe qui n’est que de location, est insuffisante, les tableaux ont besoin d’être noircis, les enfants ont une écriture assez propre, sont faibles en lecture et calcul , savent assez bien leur catéchisme ; mais ne savent rien en histoire ni en géographie.

Le 3 juin 1875 nouveau rapport : « l’école est tenue par une institutrice laïque ; la lecture est passable, l’écriture médiocre, l’enseignement du calcul est réduit, sur 60 enfants inscrits 30 seulement sont présentes. »

En 1881, la maison de Mme Grimault est à vendre. Le conseil sollicite du Préfet l’autorisation de l’acheter, mais les services de l’inspection académique répondent : « La maison en question n’est pas convenable. Pour logement, il y a il est vrai 3 pièces, une au rez-de-chaussée, 2 à l’étage, mais la classe au côté ouest de ce rez-de-chaussée n’offre que 31 m2 6350 (5 m 72x 5,55) et 2 m 70 de hauteur soit 85 m3 415. Or, la population scolaire réelle a été de 57 élèves en juin dernier et celle possible, sur 831 habitants est de 63.Je suis donc d’avis, Monsieur l’Inspecteur, qu’au lieu d’autoriser la commune à acheter, elle soit mise en demeure de construire. »

 

En 1884, un nouveau bail est passé avec Mathurin Dando. Cette nouvelle maison est composée au rez-de chaussée de 2 pièces à feu séparées par un corridor dans lequel se trouve l’escalier conduisant au 1er étage qui comprend 2 pièces à feu et un cabinet froid, d’un grenier sur le tout et d’un cellier dans la pièce nord du rez-de-chaussée.
La maison louée servira pour l’installation de l’école des filles et pour le logement de l’institutrice… Une partie du jardin sera à l’usage de cour de récréation pour les enfants; dans les angles de cette cour, Monsieur Dando fera établir deux cabinets d’aisance. La pièce du rez-de-chaussée actuellement à usage de forge, sera plafonnée et planchetée; les murs, intérieurement à la chaux et sable recomblanchie convenablement par tout et au besoin est des enduits ou repris d’enduits seront proprement faits et la chambre de pignon sud sera plafonnée..

Monsieur Dando s’engage encore à faire fermer hermétiquement par des cloisons et une porte d’entrée du grenier et à faire faire des croisées, sceller des contrevents, les réparations et peintures nécessaires pour les mettre en bon état. Le sol de la salle nord du rez-de-chaussée sera nivelé en mortier de chaux et sable.

Les lois Ferry et Goblet ne sont pas encore appliquées dans les campagnes mais on sent très nettement qu’il faudra bientôt y passer. La pression de la Préfecture et de l’Académie se fait sentir de plus en plus. Il va falloir trouver un terrain. En octobre 1898, Guillaume Urvoy consent à céder son terrain. En mars 1899, dans l’attente d’une solution définitive, le bail de la maison Dando est reconduit pour 18 mois. A la suite du refus de Dando de faire un bail de 18 mois, le Conseil accepte un bail verbal de 2 ans.

Le 14 janvier 1900, la proposition de l’école des filles est refusée car au lieu des 12 à 15.000 francs le plan proposé se monte à 22.199,80 francs le Conseil rappelle qu’il a demandé une maison comportant classe et habitation sous le même toit sauf le préau.

Le 25 février, le Conseil demande que le plan présenté soit modifié ou que les subventions couvrent le déficit causé par la sur-évaluation.

Le 11 mars, le devis de 21968 fr est accepté mais il comprend désormais les frais d’acquisition du matériel scolaire et ceux de l’acquisition du terrain pour le jardin ; D’autre part les subventions doivent couvrir les 211fr de déficit annuels. Le 25 mars, le projet est accepté et les pièces nécessaires transmises.

En août, la Préfecture revient à la charge et demande de déplacer l’implantation de l’école des filles pour le motif qu’elle est trop près du cimetière. Le Conseil refuse et rappelle à la Préfecture qu’elle a laissé construire l’école des garçons à seulement 6 mètres du cimetière qui lui-même doit être déplacé.

En 1902, l’école communale des filles s’ouvre à Comblessac, là où se trouve actuellement la salle des fêtes.
Malgré ou peut-être à cause des lois anti-congréganistes, l’école publique des filles n’aura pas un avenir supérieur à celle des garçons.

(1) Copie du bail
Sources : Archives Départementales, archives municipales de Maure, de Comblessac, Documentation Jean Bourrée et Paul Morissot

Paul Morissot « Mémoire de Comblessac  »

Voir aussi L’école communale des filles (puits et préau)

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